Randonnées et sorties diverses entre copines.
24 Juin 2017
Il nous faut de nouveau chercher l’ombre et la fraîcheur ce vendredi 23 juin 2017, et c’est à Thonon-les-Bains au bord du Lac Léman que nous nous rendons.
La journée commence par une belle et agréable balade au départ de la plage, sur un chemin ombragé entre le domaine du Château de Ripaille et le Lac.
10.150 km, 3h40, dénivelé : +42 m
Peu après le départ, surprise ! La plage réservée aux naturistes… Nous nous faisons plaisir… et nous la traversons… oui ! Oui ! Par contre nous l’évitons au retour et … pas de photos !!!
Nous continuons au bord du lac jusqu’à Saint-Disdille
Nous poussons jusqu’à la Réserve Naturelle du Delta de la Dranse :
La Dranse est le plus important torrent à se jeter dans le Léman. Tantôt paresseuse, tantôt torrentielle, elle divague entre des îlots de graviers qu’elle déplace au gré de crues souvent violentes qui contribuent à la richesse du site. Le renouvellement permanent de ces milieux permet d’offrir des habitats variés pour de nombreuses espèces.
Un observatoire nous offre une vue magnifique sur le petit lac de St-Disdille , l’île en son centre et les nombreux oiseaux qu’il abrite (nous avons apprécié les jumelles !)
Peu avant d’arriver au lac, nous faisons demi-tour.
Arrêt pique-nique au Parc de la Châtaigneraie, très beau cadre, les châtaigniers sont en fleur !
Puis café ou glace dans une Guinguette au bord du lac
Bain de pied… l’eau est bonne ! D’aucunes ont regretté le maillot de bain !!!
Après cette jolie balade, visite du Château de Ripaille
Histoire de Ripaille à travers quelques dates :
1293 : Le comte de Savoie fait construire un relais de chasse à Ripaille
1370 : Bonne de Bourbon et Amédée VI transforment le relais de chasse en véritable résidence de plaisance
1410 : Amédée VIII fonde le prieuré en mémoire de son père et y installe des chanoines
1416 : Amédée VIII devient le 1er duc de Savoie
1434 : Amédée VIII fait construire le château aux 7 tours à Ripaille et crée l’Ordre des Chevaliers de St Maurice
1536 : Guerres protestantes : le Chablais et Ripaille sont envahis. Le site devient un hôpital
1627 : Deux chartreuses chablaisiennes sont réunies à Ripaille à la demande de Saint François de Sales
1792 : Les Révolutionnaires envahissent les États de Savoie. Ripaille est confisqué comme bien national
1809 : Le général et comte d’empire Pierre-Louis Dupas achète le domaine de Ripaille pour y passer ses dernières années
1892 : Les héritiers du général Dupas vendent Ripaille à Frédéric Engel-Gros, riche industriel alsacien (DMC)
1903 : Frédéric Engel-Gros restaure le château dans un style éclectique mêlant Art Médiéval et Art Nouveau
1976 : Mme Elizabeth Neker-Engel, petite fille de Frédéric Engel-Gros, crée la Fondation Ripaille
Nous visitons le château aux 4 tours restantes, rénové par Frédéric Engel-Gros. Les autres bâtiments sont propriété privée de la famille Necker-Engel qui exploite une partie de la forêt et surtout les vignes qui produisent le très fameux Vin de Ripaille.
Cour d’honneur du Château, à l’emplacement de l’ancienne église de la Chartreuse
Puits du Château. Equipé d’une pompe, il fournissait le Château en eau courante
Salle des Amédée, ancien fumoir du temps de Frédéric Engel-Gros, elle accueille une collection unique d’objets historiques liés à Ripaille
Salle des Ambassadeurs, ancienne salle à manger d’été (des événements y sont organisés aujourd’hui)
Ancienne cuisine, très moderne pour son époque
Planche de Thonon tirée du Theatrum Sabaudise (livre représentant les grandes villes du duché au XVIIème siècle
Salle voûtée, jadis salle de billard de Frédéric Engel-Gros. Sa voûte offre une excellente acoustique pour les concerts qui y sont organisés.
Salon Amédée VIII, typique de la restauration Art Nouveau (frises, grandes fenêtres, colonnes…)
Chapelle, utilisée comme bibliothèque et salle d’exposition pour certaines œuvres d’art
Salle aux rosaces, c’était le boudoir de Valentine Engel-Gros
Ancienne salle à manger d’hiver, elle communique avec la cuisine du rez-de-chaussée grâce à un monte-plat
Fontaine Max Laeuger et entrée de la salle de projection, un film "Ripaille au fil du temps" nous a été présenté dans cette salle nouvellement aménagée
Ancienne salle de bain de Madame Engel-Gros salle dédiée au yacht la Dranse, le plus grand bateau privé ayant croisé sur le Léman au début du XXème siècle.Il était la propriété de Frédéric Engel-Gros
Ancienne chambre de Monsieur et Madame Engel-Gros, aujourd’hui dédiée aux architectes de la restauration de Ripaille
Ancienne salle de bain de Monsieur Engel-Gros
Bureau de Frédéric Engel-Gros
Terrasse, c’est à cet endroit que se dressaient les 3 dernières tours du Château
Salles d’exposition, cette enfilade de pièces correspondait aux cellules des Chartreux
Ancienne cave du domaine viticole jusqu’à la fin des années 1960
Douves et tour extérieur du Château
Construites avec des galets du lac, les douves étaient autrefois remplies d’eau et encerclaient le château sur les 4 côtés
Une journée passée à Ripaille évoque forcément l’expression Faire Ripaille :
Amédée VIII avait un des meilleurs cuisiniers de son époque, Maître Chicquart, auteur des premiers traités de cuisine du Moyen-Age.
L’expression "Faire Ripaille" existait dans la langue française avant que le site de Ripaille ne soit connu. Cependant, depuis Voltaire, le château de Ripaille est devenu synonyme de bonne chère, grâce à un poème, dans lequel le philosophe a loué de duc et futur pape Amédée VIII d’avoir mené à Ripaille une vie de plaisir, sinon de débauche...
Un mot sur Amédée VIII :
Il est l’une des figures les plus emblématiques des Savoie. Dernier comte et premier duc de Savoie, il a pourvu à l’agrandissement des États de Savoie par l’acquisition du Genevois et de la province de Verceil, il est le premier à avoir unifié les États. Il intervient dans presque tous les conflits de l’époque comme conciliateur. Il est qualifié d’Amédée le Pacificateur.
En 1434, après une vie diplomatique très chargée et le chagrin lié au décès de sa femme et de certains de ses enfants, Amédée décide de se retirer en prière à Ripaille.
En 1439, le concile de Bâle élit Amédée VIII comme anti-pape (sous le nom de Félix V) en raison de sa haute noblesse, de son rang de chef d’État, de ses qualités diplomatiques et de sa parenté avec toutes les familles régnantes d’Europe. Lors de son abdication en 1449, il devient administrateur du diocèse de Genève : il est ainsi le 2d personnage de l’Église. Il meurt en 1451.
Qu’est-ce qu’un anti-pape ?
C’est une personne qui a exercé la fonction et porté le titre de pape, mais dont l’avènement à cette charge n’est pas ou plus reconnu aujourd’hui comme régulier et valable par l’Église catholique.
Lors de l’élection de Félix V, le pape en place, Eugène IV, n’a pas démissionné et s’évertue à saper son action…
Félix V fut le dernier anti-pape !
Quelle journée magnifique ! Nous avions vraiment l’impression d’être en vacances !
Voir le profil de Chantal Jaeger-Potheret sur le portail Overblog